Les 1001 vies de Kujata

Les 1001 vies de Kujata

Dereck, Nécromancien damné de Mère Nature, Pathfinder

Dereck

 

Pathfinder

Nécromancien damné de la déesse Mère Nature



 

 

Dereck et sa jeunesse agricole

Dereck aurait souhaité une vie insouciante mais Dame Nature avait bien d'autres projets.

Depuis tout petit, son père et sa mère étaient très fiers de lui. Dereck était un jeune fermier avec la main verte comme "on le voit qu'une fois par génération" comme dirait son grand-père !

Dereck se rappelle toujours de lui comme d'un vieil homme souriant vêtu de son éternelle peau de bique et sa pipe de vielles herbes fumantes qui feraient tousser le diable en personne. Son père, lui, le voyait comme un homme sévère à la main trop généreuse sur les coups de cravache dans le derrière.

Mais Dereck avait un don pour l'agriculture, depuis qu'il s'était mis aux travaux des champs, le rendement avait doublé, pas comme son "incapable de père" comme le vieux dirait.

Tout changea à ses onze ans, lorsqu'une vielle sorcière ridée était venue pour soigner sa mère d'une maladie qui avait forcé les villageois à faire appel à elle.

Personne ne l'aimait cette vielle créature, pas qu'elle avait déjà fait quelque-chose de mal mais tout le monde en avait peur.

"A raison !" disait le grand-père de Dereck. "Elle est capable de séduire un homme d'un regard et de les faire copuler comme des lapins, au sens propre ! En faisant tous deux se transformer en lapin !" comme il le racontait.

Il pestait comme s'il parlait de lui même, Dereck avait déjà entendu cette histoire. Certes, certaines mauvaises langues disaient que c'était à cause de ça que ses récoltes étaient devenues miraculeuses. "Des jaloux !" qu'il disait. "Oui, il était devenu une des personnes les plus riches du village, mais ce n'était que grâce à mon travail et à mon talent. Rien n'a voir avec cette mégère comme le raconte les commères du village." qu'il hurlait.

Oui, le grand père aussi avait peur de la sorcière. Lui que personne n'avait jamais vu craindre quoi que ce soit, il baissait les yeux devant elle, l'air penaud.

Alors, évidement, lors qu'elle déclara que mère Nature exigeait son dû en désignant le jeune Dereck, qui aurait osé se mettre en travers de sa route ? Maman ? Papa ? Grand-père ? Les autres villageois ?

Ce fut "personne" qui essaya d'arrêter la sorcière. Alors oui ça pestait lorsqu'elle avait le dos tourné, mais un simple regard par dessus son épaule alors qu'elle s'éloignait avec l'enfant avait suffit à faire taire tout le monde.

On ne se moque pas d'une sorcière sans risquer de voir ses récoltes, voir sa vie, flétrir.

 

 

Dereck et son apprentissage druidique

Terrorisé par son avenir, le jeune Dereck se retrouva seul face à la vilaine sorcière et tous ses familiers. Elle lui raconta alors toutes les horreurs qui allaient lui arriver afin de parvenir à ses fins diaboliques !

Avant d'éclater de rire devant la mine terrifiée de Dereck !

Prenant une apparence moins lugubre, c'était même la plus jolie fille que Dereck avait vue, la sorcière calma le jeune garçon et lui expliqua ce qu'elle attendait de lui.

Elle l'avait amené car ce qu'elle nommait la "déesse mère nature" lui avait demandé. Qu'elle avait vu en lui quelqu'un qui avait le "don" et qu'elle comptait sur lui pour faire de grandes choses. Dereck se demandait si cette "déesse mère nature" existait vraiment ou si la belle sorcière parlait d'elle même à la troisième personne.

Toujours est il qu'à partir de ce jour, Dereck se retrouva le disciple de "la sorcière". Il n'a jamais essayé de s'enfuir, persuadé que ce serait vain de toutes façons. La nature semblait l'épier quoi qu'il fasse et rien n'échappait à sa vigilance. Même ses premières masturbations ont eu leurs lots de remarques de la part de sa geôlière.

Durant toutes ses années, celle-ci ne lui a jamais donné son nom, Dereck finit au bout de plusieurs mois par lui en donner un : Sylvia, qu'elle accepta en rigolant.

En effet, "Sylvia" avait beaucoup de noms, c'était une "personne", même si Dereck ne sait pas vraiment si on peut qualifier "ça" de cette manière, avec beaucoup de fonctions. Un jour, elle était la vielle rebouteuse d'un petit village, un autre, la conseillère d'un roi, à moins que ce ne soit le tour de la marchande... Et ce n'était que quelques exemples parmi beaucoup d'autres.

Dereck acquit beaucoup de connaissances sur la nature, à être attentif à ce qu'il l'entoure, à avoir confiance en sa bonne étoile et la magie de la Nature et de ses bénédictions. Il y avait aussi l'enseignement sur "la bonté de la déesse mère de la Nature". Il est toujours resté critique et septique sur ce dernier point en voyant une de ses prétendues prêtresses à l’œuvre.

En effet, Sylvia changeait tout le temps de tempérament. Le plus souvent elle était joviale, voir frivole, mais ce n'est pas quelqu'un que l'on voudrait avoir comme ennemi. Ses punitions étaient très sévères. Non pas contre lui, même s'il se rappelle des leçons pratiques de résistance aux poisons afin de le motiver à trouver les remèdes, à avoir foi en la déesse mère Nature et pour mieux comprendre la souffrance des victimes. Bref, des savoirs très importants que Sylvia lui expliquait calmement en même temps qu'elle révélait d'avoir empoisonner le repas qu'il venait de manger. Et qu'il devrait se dépêcher car, dans quelques dizaines de minutes, il ne serait plus en état de trouver la solution. "En plus, ça me rendrait triste, et tu ne voudrais pas me rendre triste n'est ce pas ?" Déclarait-elle. Il préférerait oublier ses moments... Heureusement extrêmement rares.

Toutefois, lorsqu'il s'agissait d'ennemi, elle ne connaissait pas la pitié. Les ennemis de mère Nature devaient mourir. Comme elle le disait : "La Nature donne, mais Elle prend aussi." Un de ses "déguisements" étaient celui d'un véritable assassin. Dereck la voyait changer de tout au tout, on aurait dit une autre personne. Certains soirs, très rarement, elle entendait un message inaudible, cela venait-il d'un hibou, d'un renard, d'une luciole ou c'était juste le vent ? Dereck n'en sait rien. Elle se dressait tel un chat effrayait. Son visage changeait, marqué d'une expression sombre. Elle se préparait en silence. Cela pouvait prendre jusqu'à plusieurs jours où elle fabriquait différentes potions. Puis elle partait, en disant simplement "Je reviens.". L'espace d'un instant, elle avait un sourire triste en se tournant vers moi. Elle disparaissait dans la foret. Plusieurs jours ou semaines passaient, des murmures que Dereck comprenait de la forêt, il ressentait qu'elle allait "bien". Et pourtant, lorsqu'elle revenait, c'était comme si de rien ne c'était passé, joyeuse comme à son habitude, comme si tout cela n'avait été qu'un mauvais rêve, elle n'en parlait jamais et niait presque que ce genre de choses arrivaient.

Dereck se jura de ne jamais l'énerver. Et pourtant...

 

Dereck et la colère de la déesse mère nature

Le jeune apprenti avait maintenant atteint presque 17 ans. La maitresse et son apprenti avaient beaucoup voyagé à travers les terres et Dereck avaient vu des choses qu'il ne croyait, et espérait, exister que dans les légendes. Sylvia agissait très souvent comme une sorte de médiateur ou de conciliateur entre les choses étranges et les êtres plus rationnels comme les humains. S'il n'avait jamais été invité pour résoudre les problèmes lorsque aucun compromis n'était possible, il n'avait aucun doute non plus sur les méthodes drastiques qui étaient alors mises en œuvre pour les résoudre.

Le couple revenait souvent dans la forêt à proximité du village natal de Dereck. La demeure très rustique, et très loin d'être la plus agréable, semblait être le lieu de vie principal de Sylvia. Il avait réussi à arracher à sa maîtresse de pouvoir nouer quelques liens avec les villages proches dont son village. Un moment de faiblesse que la druidesse eu lorsque son apprenti avait bien réussi une épreuve qui avait duré plus d'un an. Et tout le problème viendrait de là.

Un jour, un conflit éclata entre plusieurs villages voisins à proximité de la forêt de Sylvia. L'hiver était incroyablement rude et les réserves de bois s’épuisaient trop rapidement. Le conflit avait pour origine des parcelles de bois à couper et certains villages empiétaient sur le territoire forestier des autres, chacun déclarant qu'il s'agissait de leur foret. Finalement certains villages accusèrent d'autres de ne pas exploiter une des forêts pourtant accessible et que s'il le faisait tous auraient suffisamment de bois pour survivre. C'était évidement le territoire de la "sorcière" et tous les villages adjacents avaient peur de s'y aventurer. Pourtant pousser par les autres, ses habitants s'y risquèrent.

La réponse de la sorcière ne se fit pas attendre. Elle leur apparue et les prévient qu'elle ne ferait qu'une seule fois la somation de ne couper aucun arbre de sa forêt. Terrifiés, ils supplièrent Dereck de plaider en leur faveur pour faire changer d'avis la sorcière. L'apprenti accepta et fit tout ce qu'il peut pour les aider, il leur donna les coins pour prendre du bois sans avoir besoin de couper des arbres. Avec le sourire inquiétant et l'aval soupçonneux de sa maîtresse, il leur dit où ramasser du bois mort et comment tailler certains arbres. Ceci afin de permettre de concilier les deux comme... Comme aurait dû le faire Sylvia, lorsqu'il y pense. "Serait-ce une leçon de ma maîtresse ? Profiterait-elle de l'occasion pour me faire faire mon premier travail de conciliateur ?" Des questions se bousculaient dans sa tête alors que tout commencer à se rétablir.

Hélas, la tempête redoubla, l'hiver semblait infini. Si les villages aux abord de la foret de la sorcière survivaient tant bien que mal, Les villageois des villages voisins prirent peur de manquer de bois, ils n'avaient plus que quelques jours de réserves à peine et rien n'indiquait que le froid allaient prendre fin. Mut par la survie, un des villages décida d'aller couper des arbres en cachette dans cette foret encore non exploitée selon eux.

L'hiver s’arrêta dès le lendemain, et tous constatèrent avec effroi que l'accord avec la sorcière avait était bafoué. Les coupables n'ont pas été très difficile à trouver. Dereck, la sorcière et quelques représentants des villages allèrent trouver le village responsable. Après avoir frileusement nier les fait, les habitants avouèrent rapidement leur faute en indiquant farouchement que de toutes façons, ils n'étaient pas au courant, que les dégâts étaient minimes et que personne n'en avait souffert !

Dereck étaient prêt à laisser l'affaire couler après avoir intimider, sermonner les responsables, qu'ils fassent des excuses, offrir des offrandes à la déesse Mère Nature et leur faire promettre de planter de jeunes pousses en compensation. Toutefois, ce n'était pas suffisant pour la sorcière qui avait déjà décidé de partir. Voyant cela, Dereck la suit rapidement alors qu'elle disparaissait dans la foret enneigée.

Loin des regards, elle expliqua, autant triste qu'en colère, qu'ils auraient dû avoir confiance en la déesse Mère Nature jusqu'au bout plutôt qu’attirer son courroux mais que de toutes façons, ça n'aurait bientôt plus d'importance car il était trop tard pour eux, ils étaient condamnés. Dereck marqua son désapprouvement en protégeant les villageois et sa maîtresse répondit qu'il était encore aveugle à la vérité.

Dereck haussa le ton et exigea à sa maîtresse de ne pas faire abattre son jugement aussi sévèrement. Il lui demanda autoritairement de ne pas aller massacrer tout le village juste pour cette petite erreur. L'ambiance changea brusquement. Dereck recula, reconnaissant la sensation. Ce n'était plus la même personne. Un sourire malsain aux lèvres, l'autre sorcière accepta sa proposition... Mais uniquement si c'était lui qui se chargeait à sa place !

Face à cette entité, Dereck n'éprouvait que de l'effroi... Mais aujourd'hui ce sera différent ! Repoussant ses tremblements, il regarda la créature et acquiesça. Le terrible être déclara de la voie de sa maîtresse déformée et grondante : "Tu devras porter le jugement à ma place et réparer les erreurs des coupables ! Attention, si jamais Ils n'étaient pas contentés, les conséquences seraient terribles et alors Elle ne sera pas satisfaite ! Acceptes-tu ?"

Et il dit "oui".

Son cœur sur le point de lâcher, Dereck courra à s'en rompre le coup au village. Il expliqua la situation et même si certains pouvaient être septiques, ils écoutèrent. On ne sait jamais...

Souhaitant sauver tout le monde, Dereck expliqua son plan et les villageois s'y attelèrent. Ils ramenèrent les arbres fraîchement coupés à la forêt et usant de toutes ses forces, de tout son apprentissage,de toutes ses prières, le jeune druide fit repousser les arbres comme s'ils n'avaient jamais été coupé. Heureusement, qu'il n'y en avait pas tant que ça... Il y avait même d'autres jeunes pousses qui avaient été plantées par une jeune enfant du village des coupables.

Après ce travail éreintant, Dereck n'avait jamais été aussi fier de lui qu'en cet instant. Les villageois poussèrent de profonds souffles de soulagement et félicitèrent le druide qui les avaient aidé. Il aurait bien voulu profiter de la petite fête faites sur le pouce pour fêter ça ainsi que la fin de ce dur hiver mais il tomba vite d'épuisement alors qu'elle avait à peine commencé.

 

Dereck le maudit

Il fut réveillé alors que l'aube pointé le bout de son nez. En parlant de nez, il sursauta car un visage le regardait avec des yeux remplit d'une haineuse satisfaction. C'est une créature étrange, un gnome malaisant d'une dizaine de centimètres de haut. Il tient un couteau... Un couteau ensanglanté. Devant lui, le cadavre d'un homme... Il reconnaît un des bûcherons... Celui-là même qui l'avait félicité et offert un verre hier. Il n'y avait pas un bruit dans ce village damné. Sauf, les pleures silencieux d'une fillette, celle qui avait planté la jeune pouce. Tout le reste été mort. Attend, comment le savait-il ? Il en était sûr. Il le sentait. Il ressentait les cadavres puants, leur énergie, elle passait en eux, en lui, il pouvait la... la manipuler ?! Une silhouette connue apparue dans la lueur de cette aube froide... Sa maîtresse. Elle parla d'une voie très triste et monocorde tenant dans un de ses bras, la fillette.

 

"Alors, mon ancien apprenti, vois-tu les conséquences de tes actes ? Vois-tu comment ta maladresse à conduit des sylvains à devenir mauvais ? A se venger, à connaître le malheur et le plaisir de la vengeance ? Oui, ils se vengent ! De quoi ? Tu n'as toujours pas compris, idiot ? Hé bien, de leurs camarades morts que ses assassins ont tué, bien sûr. Hé oui, chaque arbre de ma forêt est une maison pour nombre d'entre eux. En massacrant mes arbres, ces ignorants ont tué des dizaines d'entre eux donc leur famille et leurs amis se vengent. Croyais-tu vraiment que juste faire reconstruire les maisons des victimes pourraient suffire à les contenter, à les sentir apaiser ? Imbécile... Tu as échoué à ton apprentissage et la déesse Mère Nature t'a maudit ! Te voilà maintenant un vecteur de mort et de malédictions. Fuit ! Que penses-tu que les villageois te feront lorsqu'ils découvriront ta véritable nature ? Cours ! Avant que ceux que tu voulais sauver découvrent que tu as échoué ! Découvrent ce dont tu es responsable... Couvert du sang de leurs frères... Pars ! N'oublie pas ton fardeau, regarde cette innocente et garde la avec toi. Elle sera celle qui te rappellera tous les jours cette nuit, celle de ton échec... Et de ses conséquences... Ainsi peut-être qu'un jour la déesse Mère Nature te pardonnera ? Qui sait ?"

 

Posant l'enfant muet plein d’effroi sur les genoux à terre, impuissant de son ancien apprenti. La sorcière et les esprits de la nature rentrèrent chez eux et disparurent.

Se levant de ses jambes tremblantes, l'enfant dans ses bras, la journée et l'épopée de Dereck le nécromancien venait de commencer. 



04/02/2020
0 Poster un commentaire
Ces blogs de Loisirs créatifs pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour